• Le feu crépite dans la cheminée. L'Automne a pris la place de l'été avec ses brumes et son vent froid. Une branche tape contre une vitre. Le bois craque, flambe, se consume, pour se réduire enfin en  cendres. Elle mordille son crayon, triture sa gomme, se touche une mèche de cheveux. Mais l'inspiration ne vient pas. Elle se laisse alors tomber sur le fauteuil de bureau. Puis, d'un coup de pied, elle fait tourner cette chaise roulante vers l’autre coté de la pièce, replie de meubles somptueux. Meubles, certes imposants, mais qui ne comble pas le silence et le vide oppressant de la pièce. Elle se lève, s’avance doucement vers le feu pour sentir le souffle chaleureux des flammes. Son touche la vitre. Voila qui est malin! Son nez est rouge et douloureux à présent. Enfin, ce n'est pas important. Elle se déplace, s'assoit un moment, puis s’allonge sur le sol au milieu de la pièce. Et le souvenir refait surface.

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    "-Merde Maman tu croyais quoi? Que je deviendrais comme toi? Semblable à ta perfection de maitresse de maison?! Que tu me marierai avec un riche connard raciste et radin lors d'un mariage digne des contes de fées. Tu me voyais avec 3 gamins, un mari à baisé une fois tout les 5 mois? Merde je ne suis pas comme ça! Je ne suis pas du genre à faire la faux cul/potiche devant les collègues de la personne que j'aime. Ah oui! j'aime pas que les hommes. Ça aussi t'aime pas! Que je couche avec des filles! Mais t'a jamais rien aimé chez moi! J'étais pas assez parfaite, j’enchainais pas les 18/20 tout les jours, je parlais mal, j'avais de mauvaises fréquentation selon ton point de vue. Tu pouvais pas supporter mon envie de liberté! Ici, c'était comme un couvent! Sauf que je ne suis pas une adepte de Oh Sainte Marie comme toi! Ton dieu, ton linge, ton ménage, ta cuisine, on aurait dis qu'il n'y avait que ça! Merde tu ne....

    -Chut.. Calme toi ma chérie...

    -Merde Maman! Arrête de vouloir toujours arranger les choses avec des sourires à la con! Ça ne marche plus!

    -Ça va passer!

    -Mais ferme la! Arrête de fuir les problèmes! Arrête de faire semblant de ne rien voir.

    -Mais je vois tout. Je comprend tout. Ne t’inquiète pas ça va s’arranger.

    -NON! FERME LA! J'aurai jamais du revenir dans cette maison de merde! VIRE TOI de mon chemin. Tu m'a déjà pourri la vie pendant trop de temps.

    -...

    -Merde Pousse toi! POUSSE TOI! "  .... Et elle la poussa.

         ..... ......   "Maman... Maman! Maman? Maman... MERDE MAMAN!!! Réveille toi...... Réveille toi....."

    ______________________________________________________________________________

     Cette scène, elle la revivait tout les jours. A chaque fois, la souffrance emplissait tout son corps. Elle ne pouvait pas lutter contre cela.

    Elle murmura " Maman, tu étais une fée. Tu arrangeais les choses d'un simple sourire."

    Petite, elle croyais que le sourire de sa mère était magique. Mais elle compris trop tôt que cela était faux.

    "J'ai tout gâcher"...

    Elle venait de sortir de prison.. Homicide involontaire. Un mot qui sonnait faux... Elle avait toujours penser J'ai voulue la pousser, c'est volontaire. Elle l'avait même dis le jour du procès. Dite psychologiquement fragile, elle resta 16 mois dans un hôpital psychiatrique avant d'encourir sa peine pénitentiaire de deux ans. Deux ans qui s’éternisèrent après l’agression de sa partenaire de cellule qui fut bien amochée. Elle avait alors pris 6 mois de plus dont 1 d'isolement.

     

    Elle se leva, se remit a son bureau, fit les papiers nécessaire à la vente de la maison. Son père était décédé lors de accident de voiture. Il roulait trop vite, parce qu'il était en retard à un rendez vous. Encore un rendez vous pensa t-elle. Elle n'était pas allez a l'enterrement est pour cause, elle était en prison. La maison lui revenait donc de droit et elle avait décidé de la vendre. L'argent serait reversé à plusieurs associations. Il faut dire qu'il y en avait pour 900.000 voir 1 Million, meubles non compris. La maison, en bon état, haute de trois étages, un parc de plusieurs hectares, était bien exposé. Elle détestais cette maison où elle avait toujours vécu jusqu’à ses 18 ans. Ensuite elle était partie dans un squat puis.. La prison.

    L'inspiration était revenue.

    "Papa, Maman.

    Je suis chez nous. Le meubles sont intacts, mais c'est comme si tout était vide, sans forme ni contour. Tout est poussiéreux. Vous manquez à ce lieu. A moi aussi vous me manquez. Mais je ne peux pas me laisser aller dans le regret. J'ai des amis. J'ai un bébé aussi. Il a  3 ans a présent. Presque 4. Il est chez son père Marc, avec une autre Maman qui l'aime et le chérit. De toute façon je ne suis pas faite pour être mère. J'aimerai juste que mon petit Sacha sache que j'existe, que je suis sa mère. Qu'il ne m'en veuille pas. Même si c'est  impossible de pardonner un abandon. J'ai écrit tout les soirs depuis mes 12 ans mon histoire. Même en prison. Je lui offrirai ses journaux si il apprend mon existence. Afin qu'il comprenne, si il le peut.

    Je suis désolée, mais je vend la maison. Trop de souvenirs, trop de mauvais souvenirs. Enfin, je sais que ça ne vous plaira pas, mais l'argent reviendra a des associations. Les papiers sont prés et j’attends le notaire demain.

    Vous avez toujours manquer à ma vie, et aujourd'hui plus que jamais. Je vous aimes fort, même si je n'ai pas toujours su vous le monter. Nous n'avons pas su nous y prendre correctement et pourtant je pense que nous n'aurions pas pus faire mieux tous les 3. J'espère que vous êtes heureux quelque part, tout les deux.

    J’apprendrai la magie, et un jour, mes sourires feront grandir et fleurir d'autres sourires, a la manière de Maman. J'avancerai, à petit pas, et je sortirai de ce trou noir dans lequel je suis tomber.

    Votre fille, qui vous aimes malgré tout."

     

    La nuit tombe, la lueur des flammes joue avec les ombres qu'elle crée sur le mur. Et les larmes coulent

     

    Le lendemain, le notaire la retrouva, par terre dans le parc, près de la maison,, presque sous le grand balcon du 3émé étages, un cadre photo dans la main, où se trouvaient trois personnes, un homme et une femme avec une petite fille sur les genoux. Tout les trois souriaient. Elle avait sauté. Elle respirait faiblement. Son cerveau ne fonctionnait plus qu'a moitié.

    Elle finit ses jour dans une maison de repos, dans un fauteuil roulant, sans parler, ni bouger. On la nourrissait par perfusion. Les médecins avait était formels "Son cerveau ne fonctionnera plus jamais entièrement." Ses amis, ne vinrent plus la voir. Et elle n'avait plus de famille, a part Sacha.  Il n'était pas possible de lui donné des médicament pour lui trouvait un échappatoire a cette vie de "Zombie" qui dura longtemps.  Elle mourut à 87 ans, dans les bras de son fils Sacha qui venait la voir pour la première fois, après avoir appris son existence. Il avait trouvé les vieux journaux de sa mère, cachés sous un vieux cartons de la cave de ses parents, décédés un peu avant.

     

    Ce jour la, pour la première fois depuis sa tentative de suicide, 65 ans plus tôt, elle versa une larme sur chaque joue, puis s'éteignit, comme un feu dans une cheminée.

     

    Amandine

     

     

     

     


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  • Cher journal...

    J'ai recommencé... Toujours les mêmes conneries...
    Je ne pense jamais aux conséquences. Sur le coup je ne pense qu'à voir mon corps lacéré, en sang... Mais il fait beau, il fait chaud, et je sais que je vais me mettre en débardeur. Seulement mes bras seront visibles, et c'est sur mes bras que se concentrent le plus de cicatrices. Il va falloir que je trouve un moyen de cacher ça.
    Je regrette à chaque fois, pourtant je recommence toujours... C'est horrible...


    Jusqu'où ça va aller dis-moi ? Maintenant j'en suis à me graver des mots et à me faire des cicatrices d'environs six centimètres sur tout le corps. Sur les bras, le ventre, les jambes...

    Quinze ans et je deviens folle. Car il s'agit bien de ça n'est-ce pas ? Je deviens folle. Toutes ces émotions qui se mélangent, l'amour, la haine, la colère, la tristesse...

     

    Finalement, il serait mieux pour tout le monde que l'on m'enferme. Peut importe l'endroit, du moment qu'on m'y laisse seule et en paix. Comme ça plus personne ne souffrirait par ma faute, plus personne n'aurait à s'inquiéter pour moi.

    En y réfléchissant bien, c'est possible qu'on me fasse interner. Il suffirait qu'un professeur ou même un de mes parents voie toutes ces marques sur mon corps et l'alerte serait déclenchée... On me traiterait de folle, on me dirait que j'ai besoin d'aide, que c'est pour mon bien... Mais aucun d'entre eux n'est capable de comprendre. Et si on me demandait de me justifier, je crois bien que je ne saurais pas l'expliquer, tellement c'est compliqué, tellement les idées s'emmêlent dans mon cerveau.

     

    Le pire c'est de ne pouvoir en parler à personne. Parce que tu vois, personne n'est capable de comprendre entièrement. Je suis seule avec moi-même. Sourire, ce n'est pas si difficile que ça. Je sais sourire, moins qu'avant mais j'en suis toujours capable. Il faut bien que j'assure mes arrières, que je n'aie pas l'air trop déprimé. Mais à l'intérieur, en moi, ça bouillonne. J'ai la sensation d'être une bombe à retardement qui va finir par exploser. C'est le cas en fait. J'encaisse toutes leurs conneries, mais au fond je sais qu'un jour tout explosera, c'est obligé.

     

    Tu sais, l'autre jour, on m'a demandé si j'étais suicidaire... J'ai répondu « non » mais finalement, c'est peut-être bien le cas.

    Non. Je ne suis pas suicidaire. Cette vie ne m'intéresse plus, voilà tout. Pourquoi devoir vivre dans un monde comme le notre ? Tu as de la chance de ne pas exister, parce que crois-moi, ce monde là est complètement à chier. Les gens sont devenus égocentriques, ils me font de la peine. Ils ne se rendent pas compte qu'il sont en train de tout foutre en l'air. Qu'ils sont en train de faire crever leur Terre !

     

    J'arrive plus à vivre ici. C'est insupportable. Je deviens parano, j'imagine le pire, et j'en crève. Ça fait trop mal. Je devrais partir loin d'ici, loin de toutes les personnes que j'aime. Parce que c'est trop dur. Trop dur à supporter....

    Diane. ♠


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