Elle dansait sous la pluie. Sans rien guidant ses pas. Elle n'était pas l'un de ces pantins à qui l'ont tire les ficelles. Et même sa pensée ne semblait rien contrôler. 

Le sol boueux l'handicapait dans cette valse, le vent menaçait de la faire tomber à chaque enjambée. Mais elle continuait de danser, comme si c'était la dernière chose qu'il lui restait avec cette mince lueur d'espoir qui brûlait encore dans le feu de son regard. Entre chaque mouvement, le souvenir douloureux de l'homme qu'elle avait aimé cernait son visage de larmes. 

Lors d'une danse. C'est comme ça qu'elle l'avait rencontré. Lorsque le feu qui animait son regard était bel et bien vivant. Lui, il avait un air torturé, et elle voulait l'aider. 

Il étais doux, gentil, calme. Elle aimait se rappeler des premières fois où il l'avait enlacé de ses bras forts et rassurants. Elle entendait encore les mots qui lui glissait à l'oreille. Il était froid, dur, agressif. Il ne l'avait frappé qu'une fois. Mais la douleur d'une simple gifle n'était rien devant le reste. Elle avait été un de ces pantin, son pantin. Il avait joué avec elle comme on joue une symphonie, il l'avait détruite et elle n'étais plus qu'une mélodie brisée à présent. Il lui avait pourtant dit "Pars, Laisse moi" plusieurs fois. Elle étais toujours restée. Elle le prenait toujours dans ses bras quand il pleurait. Et se retenait de craquée en le regardant se briser les doigts avec une violence sans égale lorsqu'il touchait son piano. Même sans jouer, juste en éfleurant les touches on pouvait lire sa souffrance sur son visage.

La pluie tombait toujours. Elle dansait encore, et chaque seconde dévoilait une nouvelle ondulation de son corps frêle. Chaque goutte d'eau lui rappelait  comment elle l'avait aimé, malgré cette double personnalité, malgré cette souffrance dont ni l'un ni l'autre connaissait l'origine. 

Et la voila qui dansait. Seule maintenant. Il n'étais plus la pour l’accompagner. Un matin il n'a pas ouvert les yeux. Elle l'a regardé et a chuchoté " J’appréhendais aujourd'hui tous les matins avant de voir tes yeux s'ouvrir. Il étaient déjà éteints, mais m'éclairaient assez. Je t'aime. Le soir même elle décida de ne plus jamais se réveiller. Alors elle partit danser sous la pluie. 

Soudain elle tomba. La pluie avait fait place à la neige. C'est dans un corps gelé qu'elle s'endormie. Ses yeux avaient pris la couleur des cendres. Elle ne les ouvra plus jamais.

Amandine

On aurait dormis à la belle étoile sur la mousse de toutes les forêts essayant de rester éveillé le plus longtemps possible pour admirer la beauté de la lune entre les branches des pins. On aurait marcher pied nu sur des pierres  brûlantes et pointues, juste pour se sentir vivre même si c'est complètement loufoque, puéril et avouons le, un peu con.

On s'rait allez au Laos et au Cambodge aider les gens dans le besoin et faire fleurir des sourires sur ces visages de ces petits être qui n'ont presque rien. On aurait prit part à pleins de manifestations , on aurait défendu toutes les causes qui nous auraient semblé justes.

On aurait hurler à la vie qu'elle n'est qu'une pute, on lui aurait craché à la gueule même. On l'aurait regretté car être en vie est quelque choses de magnifique malgré les emmerdes, mais on se s'rait pas excusé à cause de notre p'tite fierté maladive.

On se sr'ait chamaillé tels des gamins, du Machu Picchu jusqu'à la muraille de Chine en passant par les montagnes du Népal avec Diane puis on se sr'ait pris dans les bras devant les inoubliables coucher de soleil Néo-Zélandais. 

On aurait pu faire tellement de choses tout les deux. On aurait profité de chaque instant si t'avais était présent physiquement. Parfois j'crois devenir folle, quand tu m'parle, car personne d'autre t'entend.  

A toi parce que tu me manques, malgré que tu sois tout le temps là.

Ama' 

 Ils sont chacun de mes pas, ils sont chaque note jouée sur mon piano et chacun des mots que j'écris. Ils sont le pourquoi du comment je suis là où j'en suis aujourd'hui.